1.Opportunité foncière

Afin de proposer un programme liant les possibilités financières de l’eurovéloroute et la réorganisation de l’ETIC dans l’idée de redynamiser la ville, nous avons cherché une opportunité foncière qui lierait une proximité avec la Seine et l’espace technologique et industriel, et de préférence un bâti historique des usines Schneider. L’ancienne centrale thermique s’est vite révélée notre meilleure option. Aujourd’hui ce stock des services techniques municipaux de 560m² présente le grand avantage d’être déjà propriété communale et d’être assez grand pour accueillir nos propositions. Nous avons donc conçu une installation dans le temps long en son sein.

2.Quels programmes, quels financements ?

Deux projets en un, deux sources de financements

Pour bénéficier des financements régionaux et départementaux liés à la Scandibérique, et créer un pôle de dynamisme socio-économique à Champagne, nous proposons l'installation de deux ateliers collaboratifs jouant un rôle de piezo électrique pour l’allumage de la redynamisation urbaine de l’ETIC. Viendraient trois phases au projet de leur installation.

Une première étape voit l’aménagement d’environ 200m² d’ateliers d'auto-réparation et récupération de vélos dans la partie nord de l’édifice. Cette activité gagne aujourd'hui de nombreux adeptes dans les grandes villes où le vélo est une alternative écologique et pratique intéressante à la voiture. On pense par exemple aux Cyclofficines à Paris, Pantin et Ivry-sur-Seine. Nous prenons le pari de voir se développer ce phénomène en zone périurbaine, notamment dans le cadre d'une intégration intercommunale, telle que souhaitable dans la CCMSL.
Les deux-tiers sud sont dédiés au réemploi de matériaux issus d'une déconstruction sélective des édifices vétustes, sous-employés et non-patrimoniaux de l'ETIC. Il s'agit de dresser un portrait du bâti disponible, d'en organiser la déconstruction, de glaner les matériaux réutilisables, de les stocker puis de faire le dessin de réemplois possibles qui sont ensuite réalisés à l'échelle 1:1. Après une phase de test, les mobiliers et infrastructures obtenus peuvent être utilisés pour les autres opérations de réaménagement de Champagne, voire commercialisés pour d'autres projets.

Les ateliers vélo profitent des financements régionaux à hauteur de 80.000€ (dispositif "velo"), et certainement du soutien de l’association Vélorution (enveloppe d'environ 2500€ pour trousse à outils de base).
Quand au laboratoire de réemploi, il demande un investissement de départ pour son équipement en outillage et mobilier de travail. La Région Ile de France propose différentes aides concernant ce type d'activités, notamment un plan spécifique ressourceries et réemploi, un programme de soutien à l'urbanisme transitoire, ou encore un contrat de suvention pour les emplois d'insertion liés à l'environnement. Pendant cette première phase, les deux collectifs se constituent, et lancent leur activité jusqu'à la stabilité budgétaire. Notons que la phase de communication sur la crétaion des ateliers est un moment primordial pour assurer leur bon démarrage car les deux nécessitent une participation importante de bénévoles convaincus par l'économie collaborative convoquée ici.

Un programme générateur d'activités

Les deux ateliers sont donc pensés comme vecteur de nouvelles actvités au service de la commune et de la communauté des citoyens. Ainsi les ateliers vélo donnent l'opportunité de professionnaliser les savoirs-faire acquis dans la pratique en ateliers via des compléments de formation certifiés au niveau national et délivrant un diplôme de technicien cycle, pour des débouchés ches les vélocystes et autres distributeurs de vélos en France. L'association l'Heureux Cyclage est un réseau d'ateliers participatifs de récupération et réparation de vélos qui aide à la propagation de ces savoirs-faire et promeut l'entraide au niveau horizontal entre les petites structures. Cette politique débouche donc sur des emplois en insertion puis en CDI. La production des ateliers les amène à promouvoir l'utilisation quotidienne du vélo également chez les plus jeunes. La création d'une vélo-école est donc l'une des suites logiques de leurs activités. En effet, l'utilisation du vélo pour la mobilité quotidienne vers son lieu de travail ou les divers institutions, commerces et points d'intérêts renforce les liens préexistants à l'échelle locale. Le vélo devient vecteur d'une nouvelle apréhension du petit territoire par les usagers, dont les ateliers sont un point de repère au même titre que les franchissements réaménagés sur la Seine et la signalétique dont le projet est porté par CCMSL et le département en ce moment-même.
De son côté l'atelier de réemploi génère une expertise aujourd'hui naissante dans le BTP, porteuse de processus efficaces de déconstruction sélective incluant l'organisation des chantiers et la fabrication de machines spécifiques au glanage en partenariat avec les démolisseurs. Cette démarche s'inscrit dans un marché de la construction où économie peut rimer avec écologie. Plusieurs collectifs d'architectes et d'urbanistes mènent aujourd'hui des recherches autour du réemploi dans la construction, et plusieurs études montrent la viabilité et même les avantages financiers à préférer des matériaux issus de la déconstruction. A ce sujet les chantiers expérimentaux de l'association Bellastock en Seine-Saint-Denis avec l'Ademe et le CSTB pour l'ANRU sont éloquents. L'élaboration de méthodes doit déboucher sur la normalisation du réemploi à l'échelle locale, puis régionale. L'atelier de réemploi jouerait ici un rôle de précurseur et d'exemple pour d'autres initiatives de ce type à venir.

3.Une démarche progressive

Phasage des ateliers

Parce que l'installation de Cycl'ETIC ne saurait être le résultat d'une réalisation unique habituelle d'un chantier de construction du fait de sa nature collaborative et de l'articulation de ses montages financiers, nous prévoyons un développement en trois phases. La première est celle de l'installation des ateliers associatifs dans les locaux communaux qui leur sont loués et le démarrage de leur activité. Vient ensuite une phase de construction des aménagements intérieurs qui permettent d'opérer de façon organisée dans des locaux confortables. Ces structures permettent alors de créer les formations, activités pédagogiques et activités annexes de chacunes (visites et expositions pour le réemploi, vélo-école, biblicyclette et aide à la personne en triporteur pour le vélo, par exemple). Ces deux phases nécessitent l'obtention d'un droit de passage sur le terrain de l'entreprise voisine afin que les ateliers de réemploi puissent opérer en autonomie. Un troisième temps serait celui de l'accroissement des activités Dans ce scénario, les associations ou la commune se portent acquéreuses des bâtiments voisins du côté des berges. Le terrain est alors occupé par le stock élargi des matériaux de réemploi glannés sur l'ETIC puis dans un rayon plus grand et l'exposition des prototypes de mobilier urbain et des infrastructures, tandis que les nouveaux bâtiments abritent une jeune PME spécialisée en déconstruction sélective qui possède les machines adaptées à cette activité et collabore aux chantiers des ateliers entre autres; un petit accueil hôtelier estival pour les cyclotouristes et enfin une cafétéria liée à une exposition permanente sur l'histoire du vélo.

4.Propositions de productions

L'activité des ateliers de réemploi leur permet d'aménager leurs locaux et abords avec leurs productions. Nous présentons ici quelques exemples de réemploi appliqué à partir de matériaux glanés sur des bâtiments de l'ETIC repérés par Ana Carolina dans son étude: un opus certum en plaques de béton préfabriqué des clôtures d'enceintes de l'actuel bâtiment municipal, déconstruite dans notre projet; un opus incertum en pièces de béton irrégulières issues de la déconstruction de l'ancien poste électrique proche des ateliers, viennent assurer un sol roulant pour vélos d'un côté et machines de l'autre. La nouvelle clôture hâbitée du stock des matériaux est conçue à partir du bardage métallique du club "Le Kio", située dans la future zone renaturalisée de Champagne. Enfin le garde-corps de la paserelle de visite à l'intérieur des ateliers permet l'exposition de leurs productions graphiques et écrites à partir du même matériau et de petites sections de bois.

5.Relier par les usages

Cet ultime document présente la majeure partie des interventions proposées dans leur relation au paysage. Nous avons cherché à relier d'une part l'ETIC et la Seine en assurant deux axes de perméabilité de part et d'autre des ateliers, l'un donnant accès à Cycl'ETIC vélo, l'autre à la partie réemploi et son espace d'exposition; et d'autre part notre projet avec la future aire paysagère souhaitée par la commune depuis l'ENS des Basses-Godernes jusqu'au terrain végétalisé aujourd'hui propriété de la société SITCO.
Notre projet vient ainsi créer par ajouts successifs une nouvelle interface entre Seine et ville dans une logique de reconquète de l'Espace Industriel et Technilogique de Champagne.s

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